Christian De PORTZAMPARC

par **big boss** Lun 20 Oct - 6:56

Christian De PORTZAMPARC

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L’architecte Christian de Portzamparc est né à Casablanca en 1944 ; il entreprend ses études à l’École nationale des beaux-arts en 1962, d’abord dans l’atelier d’Eugène Beaudoin puis, changeant radicalement de cap, chez Georges Candilis. En 1966, il effectue un séjour à la Columbia University, à New York, qui est pour lui l’occasion d’un travail critique et historique sur l’urbanisme. Sa démarche se fonde sur deux notions fondamentales : d’une part, la géométrie est à l’origine de la spatialité, et l’architecture est née de la géométrie, d’autre part, l’urbanisme et la culture urbaine sont les référents structurels de tout projet architectural. Il réalise sa première œuvre en 1971. Conçu sur le thème de la tour de Babel, le château d’eau de Marne-la-Vallée est une forme symbolique monumentale qui structure, en lui donnant un centre, une vaste étendue urbaine. Il réalise ensuite à Paris, dans le XIIIe arrondissement, les Hautes-Formes (1975-1979). Il poursuit là les recherches urbaines menées dans son projet pour la Roquette, explorant, à l’occasion des nombreux concours d’urbanisme auxquels il participe à partir du début des années 1980, une autre problématique spatiale : celle de la clairière ou de l’espace vide.

Hostile à l’unité monolithique de la barre de H.L.M., il répartit les logements en plusieurs bâtiments verticaux agencés autour d’une rue, d’une place intérieure et d’une cour, délimitant un lieu à la fois ouvert et fermé, confrontant la notion de fragmentation à ce qui est constitutif de la ville européenne : l’îlot. À Montpellier (1989) comme à Nantes, sur des sites périphériques à mi-chemin de la ville et de la campagne, il soumet le quadrillage régulier d’un damier au modèle de la cité-jardin ; à Metz ou à Aix-en-Provence (1989), il compose avec la mémoire des lieux et greffe sur le contexte urbain des “îlots-objets”. L’architecte poursuit cette logique de la fragmentation à l’occasion de commandes plus complexes : au conservatoire Erik-Satie à Paris (1981-1984), édifice qui témoigne d’un certain engouement pour la vague postmoderne, puis dans l’école de danse de l’Opéra de Paris, à Nanterre (1983-1988), pour laquelle il reçoit l’Équerre d’argent, et enfin à la Cité de la musique de La Villette (1984-1995). La complexité de ce dernier programme et la spécificité du site le conduiront à organiser l’espace comme un fragment de ville. À l’ouest, l’aile de l’enseignement, déjouant la rigueur de la structure, se déploie en un dédale de formes et de lieux singuliers ; à l’est, côté public, le plan triangulaire rassemble des figures aux résonances baroques : une ellipse centrale abritant la salle de concert, une oblique, une spirale. Pour le concours de l’Opéra de la Bastille (1983), au contraire, la compacité et la frontalité du bâtiment répondaient aux contraintes d’un site exigu. Dans l’ensemble de logements construits à Fukuoka au Japon (1991), ou encore le projet de Marseille, un hôtel et des logements (1991), l’accent est toujours placé sur le déploiement des masses et sur leur caractère sculptural.

En 1991 débute l’étude de la tour du Crédit lyonnais, projet s’inscrivant dans le cadre d’Euralille achevé en 1995. Suivront les études pour la tour Bandaï à Tokyo en 1994 et pour la tour L.V.M.H. à New York en 1995 (terminée en 1999). En 1993, Christian de Portzamparc est lauréat de plusieurs concours : du Nouvel Espace culturel de Rennes, de la cité judiciaire de Grasse (terminée en 1999) et enfin de l’extension du palais des Congrès de la porte Maillot à Paris (terminée en 1999). En 1997, il a remporté deux concours importants : pour l’ambassade de France à Berlin et pour la nouvelle salle de la Philharmonique de Luxembourg. Le grand prix d’architecture de la Ville de Paris (1990), le grand prix national de l’architecture (1992) et le prix Pritzker (1994) ont couronné cet artiste dont les édifices contiennent, selon ses propres mots, “de l’air, du mouvement et de la lumière”.