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Ahmad HAMED (1956- )

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Ahmad HAMED (1956- ) Empty Ahmad HAMED (1956- )

Message par hm hitman Lun 20 Oct - 14:58

Ahmad HAMED (1956- )




Ahmad HAMED (1956- ) L200xH223_jpg_Ahmed-hamed-f15cf« Je
suis pour le modernisme tout en respectant la culture régionale.
Toutefois, je n’ai aucune préférence pour l’Orient ou l’Occident.
J’opte plutôt pour l’esprit universel abstrait. Pour que celui-ci
prenne une forme concrète, il subira sans doute l’impact de ma culture,
de mes gènes, de mon patrimoine ». C’est ainsi que l’architecte Ahmad
Hamed, 49 ans, résume sa philosophie. Cet homme n’a rien de commun.
Accéder à sa demeure d’Héliopolis est une mission ardue. Son immeuble
est situé dans un quartier résidentiel très ancien. Il faut grimper
plus de 200 marches d’escalier pour rencontrer l’architecte qui se
présente en tenue décontractée : jean et pull-over. Il s’exprime
uniquement en arabe classique, bien que maîtrisant parfaitement le
français et l’anglais. Des canapés confortables, de style américain,
meublent une grande salle de réception où il reçoit ses invités. Au
milieu de cette pièce trône un bahut de style arabesque. « Le style
français est très prétentieux, il me dérange. Les meubles Louis XV et
Louis XVI qui envahissent les foyers égyptiens m’étouffent. Ils
emplissent les maisons comme si ces habitants prétendaient être des
Napoléon. C’est une attitude bourgeoise que je déteste ». Et
d’ajouter : « Je ne suis pas Napoléon et je ne veux pas l’être. Le
confort de l’individu dans l’univers qui l’entoure ne se résume pas aux
apparences ».


Dans son bureau, il se réfugie comme pour fuir le
train-train quotidien. Il plonge alors dans son univers personnel,
composé de plus de 10 000 ouvrages sur l’architecture, la philosophie,
l’histoire, le soufisme et l’astrologie. Une bibliothèque bien garnie
qui lui est indispensable. Son bureau ressemble à une salle
d’exposition, les murs qui le composent sont recouverts de plans
architecturaux et de tableaux calligraphiques. « J’ai hérité de mon
père l’esprit mathématique, mais la touche artistique je l’ai eue de ma
mère. Femme au foyer, elle était très minutieuse. Grâce à elle, j’ai pu
ressentir l’importance des espaces vides. Si j’avais suivi les traces
de mon père médecin, j’aurais été le septième médecin de la famille.
Mon grand-père a fait partie des étudiants boursiers envoyés par
Mohamad Ali à Paris afin d’étudier la médecine », raconte-t-il. A l’âge
de six ans, il avait déjà une excellente mémoire visuelle et parvenait
facilement à distinguer les différentes marques de voitures. « La
mémoire visuelle est très importante pour un architecte qui a besoin
d’un œil critique, pour éliminer tout ce qui fait de l’ombre à
l’harmonie », dit-il, comparant souvent son idéologie professionnelle
sur le modernisme au reste de sa vie. Ses yeux pétillent d’enthousiasme
lorsqu’il dévoile sa pensée. Puis, brusquement, le sourire dessiné sur
les lèvres laisse place à une expression du visage plus rebelle.
L’homme veut bouleverser les stéréotypes sur le modernisme. « Je ne
suis pas tout à fait d’accord avec le philosophe français René La Tour
qui a écrit dans l’un de ses ouvrages que nous n’avons jamais atteint
le modernisme tant espéré depuis le XIXe siècle. C’est-à-dire que ses
objectifs nobles n’ont jamais abouti. A savoir : établir l’égalité
sociale, mettre fin à la colonisation ou instaurer la paix. Il pense
que la colonisation existe bel et bien, qu’elle a juste changé de peau,
le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de s’élargir et que
la guerre continue ».


Hamed pense que le problème réside ailleurs. Pour lui,
le modernisme a bien eu lieu, mais l’Occident s’obstine à ignorer la
présence de l’Orient. Ceci dit, les sciences physiques ne sont pas en
harmonie avec les sciences humaines. En fait, d’après lui, les
anciennes civilisations égyptienne et grecque ont été fondées sur sept
sciences : le trivium (grammaire, logique, rhétorique) et le quadrivium
(arithmétique, géométrie, astronomie, musique). En fonction de cette
dualité : trivium et quadrivium, les Arabes ont à leur tour fondé la
civilisation islamique. « Les savants de l’époque, comme le père de
l’algèbre Gaber Ibn Hayan, le fameux médecin Al-Razi, Averroès ou Ibn
Khaldoun » ont tous été des hommes intègres qui ont pu attribuer à
l’homme une sorte d’équilibre aujourd’hui absent. « Les Allemands ont
introduit dans leur dictionnaire l’expression weltanshauung (vision du
monde et modernité). D’ailleurs, il ne faut pas oublier que durant sa
quête du modernisme, l’Europe a eu recours à la civilisation orientale,
en la filtrant. Or, durant ce processus de filtration, il y a eu
omission de certains éléments qui auraient pu être d’une importance
capitale pour la quête du véritable modernisme ».


Dans sa quête du modernisme, Ahmad Hamed n’a pas manqué
de développer une manière de voir. « L’Homme doit toujours être mon
point de mire. Lorsque je crée un espace architectural, je dois
respecter les règles de la polarisation magnétique. Et ce, afin que cet
espace aille de pair avec le comportement humain, qui offre aux
sociétés leur dynamique ». Pour Hamed, il faut qu’un architecte prenne
en considération les conditions économiques, sociales et écologiques du
pays où il travaille. Le modernisme dans l’architecture ne signifie pas
uniquement, selon lui, l’usage des matériaux modernes mais plutôt celui
des matériaux appropriés. « Aujourd’hui, les architectes ont recours à
des matériaux modernes comme l’acier inoxydable pour les façades afin
de donner une impression de luxe. Sans compter le coût élevé de cette
matière, qui ne fournit pas suffisamment de chaleur. D’ailleurs, elle
sert essentiellement à la fabrication d’avions et de chars » . Et
d’ajouter : « Un architecte a sans doute un rôle social à jouer outre
son rôle esthétique et fonctionnel. Il doit créer des bâtiments qui
renforcent l’esprit de coopération et de solidarité, sans manquer de
fournir un sentiment de sécurité ».


L’architecte a d’autres arguments sur les problèmes
actuels de la profession. Il indique par exemple que ses homologues
copient aveuglément l’architecture occidentale, comme si elle était
l’exemple à suivre du modernisme. « La raison est claire : on dédaigne
notre culture et on juge d’un mauvais œil notre histoire
architecturale, malgré sa richesse. Or, les anciennes maisons de style
islamique sont très riches artistiquement ».


Ce n’est en effet qu’en rencontrant l’un des maîtres
incontestés de l’architecture égyptienne, Hassan Fathi, qu’il commence
à élaborer sa propre conception du modernisme. « Lorsque j’ai présenté
mon projet de fin d’études, j’ai été choqué par l’esprit de mes
professeurs qui voyaient en l’architecture occidentale l’unique modèle
du modernisme. Je sentais que j’étais en train de me battre contre un
ennemi invisible : le stéréotype ». Peu de temps après, il rencontre un
grand nom : Hassan bey, comme le surnomment ses disciples. « J’ai
rencontré Hassan Fathi suite à une interview qu’il a accordée à la
télévision, où il déplorait le fait que les jeunes ont du mal à trouver
un exemple à suivre. C’est alors que j’ai décidé de le prendre comme
maître ».


Durant huit années, Hamed n’a jamais quitté Hassan bey
Fathi. Il tenait absolument à profiter de son art et de son expérience.
Il séjournait dans la maison de son maître, située dans le quartier
populaire de la Citadelle (Al-Qalaa). Il restait nuit et jour à ses
côtés pour apprendre les secrets du métier. Avec lui, il a participé à
de nombreux projets, dont celui de la construction d’une maison pour
Anouar Al-Sadate, en Nubie. Elle a marqué le début de la révolution
agricole. Les meilleurs moments de sa vie, dans sa villa sur la
Côte-Nord ou dans son bureau cairote, ne peuvent égaler ses années de
jeunesse passées auprès de Hassan Fathi. « Je ne trouvais aucun
problème à faire les courses de Hassan bey. C’était pour moi un
véritable honneur de rendre service à cet homme innovateur. En fait,
les médias ont été injustes à son égard, en considérant son
architecture comme un symbole de l’identité arabe. Car ses œuvres
avaient des objectifs beaucoup plus profonds. C’était véritable
moderniste qui a pu résoudre une équation difficile : fonctionnalité
des lieux, beauté des œuvres et moyens réduits pour leur
construction », précise Hamed qui a dû arrêter un stage d’études aux
Etats-Unis pour rester auprès de Hassan Fathi. « Je me suis posé la
question : quel profit vais-je tirer de mon expérience dans ces
universités américaines ? Est-ce comparable à ce que peut m’apporter ce
grand homme ? ».


Les souvenirs affluent. Il se rappelle le jour où il a
confié à son maître qu’il avait une petite amie. Hassan Fathi lui a
alors prédit qu’il allait se marier plus tard avec une architecte et
qu’ils allaient venir s’installer pour un moment chez lui. Signe du
destin ? La prophétie du maître s’est concrétisée. Ahmad Hamed s’est
marié plus tard avec une femme architecte et styliste, professeure à
l’Université américaine.


La notion de modernisme a donc toujours régi sa vie,
même sur le plan personnel. « J’ai toujours eu envie d’avoir une
famille nombreuse. Je ne sais pas pourquoi on considère que le
prototype de la famille moderne se limite à deux enfants ! ». Lui, il
se détache de ces idées, fier de sa famille de cinq enfants, ayant tous
des prénoms arabes : Montasser, Charafeddine, Abdel-Halim, Charifa et
Zeinab. « Je ne cesse de répéter à mes étudiants à l’Université
américaine qu’il faut adopter une nouvelle conception du modernisme,
qui assure un équilibre entre ce qui est fonctionnel et le côté humain
des choses. Et cela sans négliger notre authenticité ». Ainsi, les
travaux effectués par son cabinet d’architecture respectent cette règle
d’or. « Je trouve qu’il est de mon devoir de tenir compte des budgets
de mes clients. Nous sommes un peuple pauvre, donc je dois essayer de
réduire les frais de construction, en utilisant des matériaux
économiques. C’est ainsi que je me sens moderne ».


Les grandes entités qui écrasent les plus petites, la
laideur qui envahit la rue égyptienne sont pour lui des défis d’avenir.
Il développe en effet un grand nombre de théories sur ces phénomènes. A
titre d’exemple, il précise que la laideur architecturale pourrait être
à l’origine de la montée de l’intégrisme. Il explique alors : « Lors
d’une récente conférence, j’ai expliqué une théorie selon laquelle
l’espace entre, d’une part les trottoirs et les bâtiments et, d’autre
part, celui séparant les bâtiments entre eux pouvait influencer les
relations humaines ».


L’homme en quête de modernisme reste rêveur. Son esprit
de combattant ne fléchit guère. « Il faut prendre exemple sur Bauhaus,
une des plus grandes écoles d’architecture. Elle est née en Allemagne,
au lendemain de la première guerre mondiale, grâce à des efforts du
peuple. Il ne faut pas attendre l’aide des gouvernements pour former
les jeunes talents ».
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Message par big boss Lun 27 Oct - 9:53

merciiiiiiiii
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Message par TRésOr Mar 28 Oct - 11:09

merci
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Message par mohicho27 Dim 15 Mar - 17:21

merci
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Message par mohicho27 Dim 15 Mar - 17:21

Very Happy
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